EDITION DU CAMBRESIS datée du 08 novembre 2000
Un hommage perpétuel sur la
Toile
Carnet de route de Poilus
Samedi
11 novembre, un hommage particulier sera rendu aux Poilus. Toute l’année, internet
rend les honneurs aux soldats de la Première Guerre mondiale. De nombreux
sites, souvent réalisés par leur descendance, leur sont consacrés. Alain DELORY
fait partie de ceux-là. Une dizaine de
"
Ma grand-mère maternelle m’avait remis, lorsque j’étais enfant, des
médailles militaires, un cadre et divers documents jaunis, se souvient
l’auteur du site. Au fil du temps, j’ai découvert combien tout ce qui
m’avait été donné revêtait une importance : ils m’ont conduit à la recherche
généalogique. Internet et mon équipement informatique me permettent modestement
de rendre hommage à ce héros parmi les héros ", poursuit-il.
Récemment, Alain DELORY a mis la main sur le carnet de route de son " pépé
". Jour après jour, celui-ci raconte le quotidien d’un soldat du front.
Des nuits entières d’angoisse, de longs voyages l’estomac tiraillé par la faim,
les bombardements omniprésents, des conditions de vie extrême... Le témoignage,
en partie livré aux internautes et illustré de photos, est poignant. En octobre
1914, le caporal écrit : " On n’a pas encore bougés de notre trou (...)
On tire sur nous toute la nuit. Le soir, on part pour les tranchées où on passe
la nuit à terre ; beaucoup de morts ". Les 10 et 11 octobre, les
combats s’intensifient : " On n’a pas dormi à cause du froid. En ce
moment, je suis de garde et il pleut, ce qui ne nous réchauffe pas (...) On
fait des tranchées ; on est très fatigués. Le soir on recommence et il gèle.
Impossible de dormir. "
Dans
ses notes, le caporal SCHALCKENS informe ses proches des réalités du conflit.
Parfois, des dates personnelles surgissent, comme l’anniversaire de ses filles
ou de son mariage, et avec elles, une grande émotion. L’expression " courage
et espoir " revient sans cesse.
Tué à l’ennemi le 1er novembre 1916, le caporal sera inhumé dans l’un des
carrés militaires de la nécropole de RANCOURT (Somme). " Il n’avait
malheureusement pas une tombe au-dessus de laquelle figure son nom : il restait
anonyme ", explique son descendant. En 1999, avec l’aide du Souvenir
français, Alain DELORY a " réparé un oubli de 83 ans ".
Géry BERTRANDE
(Copyright LA VOIX DU NORD)
Un grand MERCI encore à la rédaction de LA
VOIX DU NORD
SE
RENDRE SUR LE SITE DE LA VOIX DU NORD
10/11/2000
Fin