EDITION DU CAMBRESIS datée du 08 novembre 2000

Un hommage perpétuel sur la Toile
Carnet de route de Poilus

Samedi 11 novembre, un hommage particulier sera rendu aux Poilus. Toute l’année, internet rend les honneurs aux soldats de la Première Guerre mondiale. De nombreux sites, souvent réalisés par leur descendance, leur sont consacrés. Alain DELORY fait partie de ceux-là. Une dizaine de pages sont dédiées au caporal Alphonse SCHALCKENS, son arrière-grand-père maternel, un tisserand lillois incorporé à la 28e Compagnie du 162e Régiment d’infanterie de Cambrai, déplacé à Aubusson (Creuse) pendant la guerre.

" Ma grand-mère maternelle m’avait remis, lorsque j’étais enfant, des médailles militaires, un cadre et divers documents jaunis, se souvient l’auteur du site. Au fil du temps, j’ai découvert combien tout ce qui m’avait été donné revêtait une importance : ils m’ont conduit à la recherche généalogique. Internet et mon équipement informatique me permettent modestement de rendre hommage à ce héros parmi les héros ", poursuit-il.

Récemment, Alain DELORY a mis la main sur le carnet de route de son " pépé ". Jour après jour, celui-ci raconte le quotidien d’un soldat du front. Des nuits entières d’angoisse, de longs voyages l’estomac tiraillé par la faim, les bombardements omniprésents, des conditions de vie extrême... Le témoignage, en partie livré aux internautes et illustré de photos, est poignant. En octobre 1914, le caporal écrit : " On n’a pas encore bougés de notre trou (...) On tire sur nous toute la nuit. Le soir, on part pour les tranchées où on passe la nuit à terre ; beaucoup de morts ". Les 10 et 11 octobre, les combats s’intensifient : " On n’a pas dormi à cause du froid. En ce moment, je suis de garde et il pleut, ce qui ne nous réchauffe pas (...) On fait des tranchées ; on est très fatigués. Le soir on recommence et il gèle. Impossible de dormir. "

Dans ses notes, le caporal SCHALCKENS informe ses proches des réalités du conflit. Parfois, des dates personnelles surgissent, comme l’anniversaire de ses filles ou de son mariage, et avec elles, une grande émotion. L’expression " courage et espoir " revient sans cesse.
Tué à l’ennemi le 1er novembre 1916, le caporal sera inhumé dans l’un des carrés militaires de la nécropole de RANCOURT (Somme). " Il n’avait malheureusement pas une tombe au-dessus de laquelle figure son nom : il restait anonyme ", explique son descendant. En 1999, avec l’aide du Souvenir français, Alain DELORY a " réparé un oubli de 83 ans ".

Géry BERTRANDE
(Copyright LA VOIX DU NORD)

Un grand MERCI encore à la rédaction de LA VOIX DU NORD

SE RENDRE SUR LE SITE DE LA VOIX DU NORD

10/11/2000

 

Fin